Frédéric Cochet - Ingénieur Paysagiste et Pépiniériste
 
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Maladies du Prunier

C’est un arbre rustique pouvant s’adapter à de nombreuses situations, il tolère parfaitement les sols argileux ou partiellement humide, les sols profonds, humifères et légers lui sont également favorable.

 

Coryneum - Prunier

Il s’agit d’un champignon qui forme des taches rondes rouge violacé sur la face supérieure des feuilles et des rameaux, principalement le long de la nervure centrale. Elles sont souvent accompagnées d’exsudats de gomme. En cas de forte attaque, les feuilles finissent par jaunir et tombent.

Localisation et périodicité :

L’apparition de cette maladie a souvent lieu en été sur le feuillage, après la récolte.
Les risques sont liés aux longues pluies froides suivies de la montée des vagues de chaleur l’été et s’avère d’autant plus virulente que les arbres souffrent du sec.

Stratégie de lutte :

Ramassez les feuilles atteintes qui se trouvent au sol et éliminez les
Surtout pensez à irriguer le verger après la récolte
Normalement la protection contre la cloque agit sur cette maladie
Sinon un cuivre léger (en formulation comme en dosage 3 à 5 grs/l) en 2 ou trois applications,  combinée avec des oligo-éléments, macération de plantes…devrait limiter la phyto-toxicité du produites.

 

Tordeuse orientale - Prunier

Les dégâts de cette chenille sont inquiétants lorsque vos arbres sont jeunes.

Localisation et périodicité :

Du début du printemps jusqu’au début de l’été. Elle cause le flétrissement brutal de rameaux et sa larve creuse des galeries dans les fruits.

Stratégie de lutte :

Pas d’excès d’azote au niveau de votre fertilisation
Favoriser la taille en vert sur vos arbres
Attention plus les variétés sont tardives plus elles sont sensibles
Traiter au Bacillus de thuringiensis selon les doses et les dates détaillées dans le calendrier

 

Oidium - Prunier

Ce champignon entrave le développement de tous les organes de l’arbre. Il est particulièrement favorisé par des températures chaudes et un air sec, ainsi que tout stress hydrique qui affaiblit la plante.

Localisation et périodicité :

Il apparaît sur la face inférieure des feuilles sous forme d’amas farineux blancs.
Cela peut, si l’on ne fait rien, toucher également les fruits à partir du mois de mai.

Stratégie de lutte :

Sélectionner des variétés résistantes
Bien irriguer vos arbres en période chaude
Maintenir une fumure bien équilibrée
Traiter au soufre à partir de la chute des pétales puis lors du durcissement du noyau et jusqu’à la récolte en cas de pression forte de la maladie
Pour la description des traitements à effectuer mois par mois se reporter au calendrier

 

Gommose - Prunier

C’est un exsudat de gomme souvent formé à l’aisselle des rameaux ou au niveau des bourgeons sur une grande partie des arbres à noyau.
Il est souvent le résultat d’un stress (par exemple sur les jeunes sujets replantés), d’un problème de fertilisation déséquilibré (excès ou carence), ou d’un vieillissement des arbres. Il est important d’essayer d’en trouver la cause afin d’essayer d’y remédier car la lutte directe contre cette maladie est difficile.

Localisation et périodicité :

Des exsudations jaunâtres à rouges brunâtres apparaissent sur les rameaux, les branches et le tronc à proximité de plaies de taille ou des blessures et à tout moment de l’année.
Cette sécrétion est parfois une réaction physiologique à une taille trop sévère et inadaptée à la vigueur de l’arbre.

Elle peut aussi être de nature pathologique et d’origines multiples suite :
A une mauvaise adaptation de la variété à un terroir ou un climat donné.
Au choix inadapté du porte-greffe.
A une plantation trop profonde ou une asphyxie racinaire en sol trop humide.
A une maladie bactérienne (la gommose s’accompagne d’un dépérissement des branches ou des rameaux).

L’apparition de gomme sur le tronc des arbres est souvent un signe de vieillissement avancé signe avant coureur du dépérissement de l’arbre, c’est qu’il est souvent temps de penser à régénérer vos plantations.

Stratégie de lutte :

Favorisé la taille « en vert » sur vos arbres, après la récolte. Cette opération est à réserver aux arbres vigoureux qui ne présentent pas de problème de croissance.
Appliquer sur les plaies un frottis réalisé avec des feuilles d’oseille, d’acide oxalique ou de vinaigre
S’assurer de la compatibilité du porte greffe et de la variété avec votre sol et votre climat.

 

Cochenilles - Prunier

Plusieurs espèces de Cochenilles peuvent venir élire domicile sur les Pruniers : Cochenille rouge du Poirier, cochenille du Cornouiller, Cochenille Virgule, Lécanine des Pruniers, et plus rarement Pou de San José.
Les vergers conduits en bio ont rarement de gros problèmes avec les cochenilles.

Localisation et périodicité :

Facilement reconnaissable par le bouclier de cire qu’elles sécrètent pour se protéger elles ou leur colonies. On les retrouve sur les rameaux, les feuilles et parfois sur les fruits tout au long de l’année

Stratégie de lutte :

Maintien d’une bonne vigueur de l’arbre par la fumure et la taille notamment
Favoriser ou ne pas perturber l’implantation de leurs ennemis naturels (chrysopes, syrphes, coccinelles, mésanges, fauvettes...) en laissant des zones non fauchées et des haies
Les traitements d’hiver à base d’huiles blanches permettent de détruire les formes hivernantes
Pour ceux qui ont tendance à réapparaître en cours d’année comme le Pou de San José, un traitement aux huiles d’été (Arbofine de chez Samabiol) en fin de printemps début d’été permet de se débarrasser du problème.

 

Puceron vert et farineux - Prunier

Une forte attaque de pucerons affaiblit l’arbre en réduisant sa capacité photosynthétique par enroulement ou chute des feuilles, et par l’apparition de fumagine (champignons noirs s’installant sur le miellat sécrété par ces insectes). De plus la nécrose ou l’enroulement des bois compromet la formation des jeunes arbres.

Localisation et périodicité :

Elle s’observe sur les pousses de l’année et provoque un enroulement rapide du feuillage en cas de forte attaque.

Stratégie de lutte :

Maintenez vos arbres bien aérés par une taille régulière d’éclaircie de préférence en vert après la récolte si vos arbres sont vigoureux.
Une fertilisation trop riche en azote favorise l’arrivée des pucerons et l’explosion des colonies au printemps.
Personnellement dans des jardins relativement diversifiés j’arrive à régler très facilement le problème. Le puceron étant en général inféodé à une colonie de fourmis qui le protège, sans cette dernière il devient particulièrement vulnérable aux différents prédateurs et particulièrement aux larves de coccinelles.
Pour cela il faut impérativement protéger le tronc en l’entourant d’un scotch large (scotch à cartons), pour protéger l’écorce des brûlures de la glu. Appliquer un anneau de glu sur le haut du scotch (s’il y a des coulures elles restent sur la partie basse de la bande).
Le badigeonnage des troncs en hiver ou l’application d’huiles blanches en hiver détruit les œufs qui hibernent sous les écorces, et les bourgeons.

Particularité du prunier :

Soyez attentif au traitement du puceron sur prunier à partir et même juste avant le débourrement. Si vous arrivez à vous en débarrasser aux premières attaques en tout début de printemps avec un insecticide végétal type roténone ou pyrèthre, en général, vous ne serez plus ennuyé par la suite. C’est également une période où le produit a peu d’impact sur les auxiliaires qui ne sont pas encore sortis.  
En cas de problème persistant appliquez les traitements décrits dans le calendrier des traitements.

 

Monilioses - Prunier

Cette maladie est plus ou moins présente dans tous les vergers. Sa propagation est favorisée par un microclimat humide, ou lors des années particulièrement pluvieuses.

Localisation et périodicité :

Cette maladie se développe à partir du début de la floraison (surtout par printemps pluvieux) et durant toute la période de développement des fruits sur les arbres.

Elle est localisable sur les fleurs, pour un dessèchement de ces dernières qui servent de portes d’entrée à la maladie.

On peut observer également un dépérissement de l’extrémité des rameaux ou éventuellement des branches entières dans les cas les plus graves. Parfois un exsudat de gomme se forme à proximité des zones infectées.

Sur le fruit la maladie est le plus facilement repérable, mais c’est souvent trop tard pour intervenir, préparez vous pour l’année prochaine. Il s’agit alors de pourriture brune molle plus ou moins généralisée sur l’ensemble du fruit, à n’importe quel stade. La maladie forme des cercles concentriques de coussinets blanchâtre à grisâtres souvent autour d’une blessure parfois même légère. Ensuite le fruit se dessèche et se ratatine (momification) et reste le plus souvent attaché à l’arbre jusqu’au printemps.

Stratégie de lutte :

Maintenez des distances de plantation suffisantes entre les arbres 4,5 x 4,5 m au moins, et des formes de conduite bien aérées, ainsi qu’une taille régulière d’éclaircie et maintenez ouvert la couronne.
Eliminez et détruisez des parties atteintes (rameaux et fruits momifiés), c’est long mais efficace
Favorisez les variétés peu sensibles
Evitez tout type de blessure sur les arbres
Evitez tout apport de foliaire contenant de l’azote, les purins de plantes...
Récolte par temps sec pour éviter la propagation du champignon
Les traitements au cuivre sont relativement bien efficaces sur cette maladie si on prend soin de bien entourer la floraison
Par la suite l’argile (kaolinite) et de lithothame additionnés de soufre peuvent être utilisés en poudrages ou en mouillable (granulométrie particulière pour passer dans les atomiseurs).
Pour la description des traitements à effectuer mois par mois se reporter au calendrier

 

Carpocapse des prunes

Localisation et périodicité :

Du printemps à la fin de l’été (de la formation des fruits à leur maturité) les fruits peuvent être attaqués et grignotés par la larve. Il se forme alors des points gommeux au niveau des points d’entrée de la ponte, une chute prématuré des fruits, et une fragilisation vis  à vis des attaques de monilia.

Stratégie de lutte :

Les variétés les plus tardives sont les plus sensibles
Ramasser et éliminer les fruits véreux, laisser les poules aller dans le verger
Poser des bandes pièges au printemps, sur le premier tiers du tronc de chaque arbre du verger, qui devront être détruites en automne
Badigeonner le tronc de vos arbres en automne ou au printemps (voir recette badigeon)
Les produits à base de bacillus de thuringiensis n’ont pas d’effet sur cette chenille qui n’ingère pas de matière végétale avant de pénétrer dans le fruit. La roténone peut être utilisée en cas de forte attaque durant les pics d’éclosion, mais d’une manière générale les insecticides végétaux et naturels sont à proscrire à cette période de l’année.
Les pièges à phéromones sont les moyens les plus efficaces pour le contrôle de ce parasite.